Le moyen-métrage L’ANGOISSE DU HÉRON de Matthieu Brouillard (QU’IMPORTE LA GRAVITÉ, 2017), présenté lors du dernier Festival International du Film sur l’art (FIFA), est disponible pour une projection en salles à partir de la rentrée. Le film est précédé de deux œuvres pour créer une programmation audacieuse autour des génies canadiens tourmentés : RYAN de Chris Landreth (13’, 2004 – Oscar du court métrage d’animation) et LA THÉORIE LAUZON de Marie-Josée Saint-Pierre (15’, 2022).
Une belle manière de défendre le court-métrage québécois/canadien en salle ! 😉
L’ANGOISSE DU HÉRON
Essai documentaire, Québec, 2024, 44min27.
Attablé dans sa cuisine, le romancier Gaétan Soucy relate les circonstances et les drames intimes qui l’ont poussé à l’écriture. En parallèle, des scènes insolites se déploient : un homme consigne ses pensées au sujet d’un ami disparu, deux « fous » se livrent à un curieux duel dans la salle commune d’un hôpital décrépit… Peu à peu, ces mondes apparemment sans lien convergent pour former un tableau baroque dissolvant les frontières entre la réalité et la fiction. Un film en forme d’éloge funèbre s’offrant comme une méditation sur le deuil, le legs, l’amitié et la création artistique.
Un Q&A avec Matthieu Brouillard suivra la projection !
Matthieu Brouillard est un artiste visuel né à Montréal en 1976. Après avoir pratiqué le dessin et la peinture pendant quelques années, il se tourne vers la photographie en 2003 avec l’impression que ce médium serait plus à même de traduire les images qu’il a en tête. Depuis, il a créé des corpus photographiques et des installations vidéographiques qui combinent le documentaire et la mise en scène et qui réinvestissent certains thèmes et traits stylistiques issus de la mythologie (Icare) et de la tradition picturale (Grünewald et Goya, baroque et maniérisme). Son travail plastique témoigne d’un intérêt marqué pour la figure humaine, et plus précisément pour le corps masculin, qu’il dépeint le plus souvent en situation de contrainte ou de déviation par rapport à certaines normes sociales et/ou esthétiques. Son travail est paru dans de nombreuses publications (Ciel Variable, SHOTS Magazine, Samuel Beckett Aujourd’hui, Les écrits…) et a été exposé dans de nombreuses galeries et institutions vouées aux arts (VU, Dazibao, Oboro, Le Fresnoy, Kunsthalle Bern, PhotoforumPasquArt, Musée de l’Élysée…). Matthieu (PhD, 2013) a été chargé de cours et chercheur invité dans diverses universités et écoles d’art, parmi lesquelles l’Université de Zürich, l’Université des Arts et du Design de Karlsruhe, la Haute Ecole d’Art et de Design de Genève et l’Université de Bern. Il a publié trois livres de photographies – « Narragonie » (J’ai VU, 2007), « Darkness Implacable » (Sagamie, 2012) et « Coming Through the Fog » (avec Donigan Cumming ; FOFA Gallery, 2013) –, dont les séries d’images finement orchestrées laissent présager son passage au cinéma. Tourné sur une période de deux ans, « Qu’importe la gravité » est son premier film.
PRÉSENTÉ AVANT L’ANGOISSE DU HÉRON
RYAN
Animation 3D, Canada, 2004, 13 min.
Ce film s’inspire de la vie de Ryan Larkin, un animateur canadien qui, il y a trente ans, a réalisé à l’Office national du film certaines des œuvres d’animation les plus marquantes de son époque.
Ryan fait entendre la voix de ce dernier et celles de gens qui l’ont connu par l’entremise d’étranges personnages en 3D, tordus, brisés et désarticulés… des personnages dont les allures bizarres, humoristiques ou simplement troublantes reflètent l’univers psycho-réaliste de Chris Landreth.
Gagnant de l’Oscar® du Meilleur court métrage d’animation, 2004
LA THÉORIE LAUZON
Fiction animation, Québec, 2022, 15min.
Cette œuvre exploratoire sur Jean-Claude Lauzon, le mythique et prometteur mouton noir du cinéma québécois (Un zoo la nuit – 1987 et Léolo – 1992), nous entraîne dans le parcours psychanalytique et rocambolesque de la relation entre un père et son fils.